Comme tu fais appel dans le fichier monRapport.tex que l'on vient de créer, au fichier introduction.tex, tu vas le créer. Un appel à un fichier qui n’existe pas va produire une erreur lors de la compilation. Ctrl N ou un clique sur l'icone ouvre une nouvelle fenêtre TeXworks. Tu as remarqué on ne suit déjà plus l’ordre que j’avais indiqué, mais c’est pas grave on s’occupera du titre plus tard.
On va rentrer dans le vif du sujet, et tu vas te rendre compte que le travail avec LATeX/ConTeXt est différent de celui fourni avec un traitement de texte classique. Avec LATeX/ConTeXt tu dois juste indiquer par une commande que l’introduction est un chapitre et c’est tout. LATeX/ConTeXt va ce charger tout seul de la numérotation, de la taille et de la graisse de la police. Ce n’est pas ton problème, toi tu t’occupes du texte de ton introduction.
Un rapport se structure habituellement en chapitres, sections, sous-sections,… Pour un rapport LATeX propose 7 niveaux de sectionnement, ConTeXt tu n'a pas vraiment de limite, mais si tu à l'utilité de sous-sections de sous-sous-sous-sous-sections, je pense qu'il faut que tu revoies la conception de ton texte et ta pensée car c'est franchement illisible et ça risque d'être incompréhensible.
LATeX | ConTeXt |
---|---|
\part{Titre de ma partie} | \part |
\chapter{Titre de mon chapitre} | \chapter{Titre de mon chapitre} |
\section{Titre de ma section} | \section{Titre de ma section} |
\subsection{Titre de ma sous-section} | \subsection{Titre de ma sous-section} |
\subsubsection{Titre de ma sous-sous-section} | \subsubsection{Titre de ma sous-sous-section} |
\paragraph{Titre de mon paragraphe} | \subsubsubsection{Titre de ma sous-sous-sous-section} |
\subparagraph{Titre de mon sous-paragraphe} | \subsubsubsubsection{Titre de ma sous-sous-sous-sous-section} |
\subsubsubsubsubsection{Titre de ma sous-sous-sous-sous-sous-section} | |
… |
Comme tu as pu le remarquer les 3 derniers niveaux de sectionnement en LATeX ne sont pas numéroté. Si tu veux les numéroter tu ajoutes dans le préambule (le fichier preambuleRapport.tex dans notre exemple) la ou les ligne·s suivante·s :
Je n'ai pas parlé de \part car son comportement est différent et que dans cette fiche notre rapport n'aura pas de partie. Toutefois je te montre ce que cela donne sous LATeX :
Par défaut \part sous ConTeXt ne génère aucun titre car la plupart du temps ceux-ci nécessitent une attention particulière et un design spécifique que tu fabriques avec des options, ce qui nous entraîne au delà de cette fiche. Ça modifie quand même la numérotation des sections suivantes, chapitre devenant : 1.1 Le titre de mon chapitre…
En général les introductions, les avant-propos et les conclusions sont des sections non numérotées. Pour avoir un chapitre ou une section non numérotée Koma-Script introduit de nouvelle commandes :
Ce sont des commandes KOMA-Script, qui n’existent pas dans les classes classiques (book, article, report).
LATeX et les classes book, article, report, utilise une variante * des sections.
Le problème est que ces sections étoilées et non numérotées n'apparaissent pas dans la table des matières (on verra plus tard comment les intégrer quand même dans la table des matières).
ConTeXt lui a de nouvelles commandes :
Numéroté | Non numéroté |
---|---|
\part | — |
\chapter | \title |
\section | \subject |
\subsection | \subsubject |
\subsubsection | \subsubsubject |
... | ... |
ConTeXt possède également des environnements pour gérer le sectionnent :
Attention à ne pas s'emberlificoter dans la succession de start et stop, source fréquente d'erreurs de compilation pas toujours évidentes à démêler. Les auteurs de ConTeXt recommandent l'utilisation de ces environnements qui facilitent la cohérence de la structure et offrent un meilleur support pour les sorties XML et EPUB et une meilleure gestion des tags PDF. Par ailleurs ces environnements possèdent une série d'options qui peuvent te faciliter la vie :
Elle sont toutes du type : option={mon titre}, si tu en met plusieurs tu les sépares par des virgules.
Sous LATeX le titre court s'obtient de cette façon :
Notre introduction sera un chapitre non numéroté donc on va utiliser les commandes non numérotées. Tu ouvres un nouveau document et tu saisis le texte suivant :
ou
Sous LATeX les « » ne sont pas reconnues et il n'y a pas d'espace avec le mot encadré, par contre ConTeXt a automatiquement ajouté les espaces qui sont des espaces normaux insécables.
Sur mon clavier j'ai les guillemet français «, » et l’espace insécable. En effet j’utilise un clavier bépo qui est spécialement conçu pour écrire en français avec plein de caractères que tu ne trouves pas sur les clavier classique en azerty ou en qwerty. On en reparlera dans le chapitre «Mme/Mr Michu écrit en français». Si tu ne les as pas les «» ou l'espace insécable, tu utilises \og{} et \fg{} qui va mettre les bons espaces :
ou
– Non non j'ai les « au clavier je vais mettre les espaces qui manquent, ça ira plus vite que de taper tes \og{} \fg{} intervient Mme/Mr Michu.
L'espace insécable sous LATeX/ConTeXt est ~ donc tu dois écrire :
Arrivé à cet endroit du texte Mme/Mr Michu aimerai mettre une note de bas de page. Rien de plus facile, c'est la même commande sous LATeX et ConTeXt
Tu places la commande \footnote dans le texte à l’endroit ou te veux voir apparaître l’appelle de la note. LATeX et ConTeXt s’occuperont de l’attribution du numéro et de son placement. On continue notre texte.
La encore le monde anglo-saxon se distingue en mettant un espace entre chaque point ce que l’on ne fait pas en français.
Tu verras souvent dans les tutoriels sur LATeX que les points de suspension s’obtiennent avec la commande \dots ou \ldots. Et bien c’est une erreur car tu obtiens la version anglaise des trois points. En français tu tapes trois . du clavier numérique à la suite sans espace. Sauf si comme moi tu as un clavier Bépo qui a une touche … Enfin si tu travail avec ConTeXt, car LATeX me les transforme en version anglaise. Donc sous LATeX je tape trois «.».
Une des règles en typographie française veut que le nom de famille soit écrit en petites capitales. C’est le rôle de la commande \bsc{Le Nom} en LATeX et de {\sc Le Nom} en ConTeXt.
La commande \bsc{} est une commande de l’option french du package babel. La commande LATeX est \textsc{}. La différence entre les deux est que \bsc empêche la coupure du mot en fin de ligne, conformément aux règles typographiques françaises gérant les noms propres.
Les commandes \emph{} (em + Tab) et {\em } permettent de mettre une portion de texte en emphase. Ces deux commandes sont les mêmes dans LATeX et ConTeXt. En typographie française mettre en relief un mot ou un groupe de mot se fait en utilisant l’italique dans un texte droit (police romaine) et en romain dans un texte en italique. C’est ce que fait LATeX, par contre ConTeXt mets le texte en penché (je te renvoie à cette fiche si tu veux changer le comportement par défaut de ConTeXt) :
Si tu veux à tout prix avoir l'italique comme valeur pour \em tu mets dans ton préambule :
Si tu veux insister lourdement tu peux mettre la portion de texte en gras avec la commande \textbf{} (LATeX) ou \bf (ConTeXt).
Puisque que l’on est dans les changements de fonte voici un tableaux récapitulatif des commandes de changement de fonte pour LATeX:
Commande | Déclaration | Résultat | auto-complétion |
---|---|---|---|
\textrm{…} | {\rmfamily …} | texte en roman | rm + Tab |
\textsf{…} | {\sffamily …} | texte sans serif | sf + Tab |
\texttt{…} | {\ttfamily …} | machine à écrire ou monotype | tt + Tab |
\textup{…} | {\upshape …} | écriture droite (défaut) | up + Tab |
\textit{…} | {\itshape …} | texte en italique | it + Tab |
\textsl{…} | {\slshape …} | sl + Tab | |
\textsc{…} | {\scshape …} | Petites Capitales | sc + Tab |
\textmd{…} | {\mdseries …} | médium (défaut) | md + Tab |
\textbf{…} | {\bfseries …} | texte en gras | md + Tab |
Pour ConTeXt les changements de fonte :
Commande | Résultat |
---|---|
{\rm …} ou {\serif …} ou {\regular …} ou {\roman …} |
texte en roman |
{\ss …} ou {\sans …} ou {\sansserif …} |
texte sans serif |
{\tt …} ou {\mono …} ou {\type …} |
machine à écrire ou monotype |
{\bf …} ou {\bold …} |
texte en gras |
{\it …} |
texte en italique |
{\sl …} |
|
{\tf …} |
pour revenir au style normal |
{\sc …} |
Petites Capitales |
{\cap …} |
qui met tout en petites capitales même les majuscules |
{\Word …} |
Met la première lettre du premier mot en capitale |
{\Words …} |
Met La Première Lettre De Chaque Mot En Capitale |
{\WORD …} |
MET TOUT EN CAPITALE |
Tu peux bien entendu additionner les effets, par exemple un changement de graisse avec un changement de style pour obtenir un gras italique :
ou
ConTeXt à même une commande exprès \bi.
Les combinaisons ne sont possibles que si la police que tu utilises possède le dessin de celle-ci. En effet si toutes les tailles de fonte sont possibles, car il s'agit juste d'une mise à l'échelle, en revanche, si le créateur de la police n'a pas dessiné la fonte petite capitale en italique tu ne pourras pas l'utiliser.
Par exemple dans la police par défaut de ConTeXt, il n'y a pas de petites capitale en sans sérif :
De même tu n'as pas de petites capitales en gras et en italique avec la fonte à empattement.
La commande { \cap …} de ConTeXt, te permet d’avoir les petites capitales même si la polices que tu utilises n’en à pas.
En typographie française il existe 3 types de tirets (pour plus de détail, voir l’article sur Wikipedia). Le trait court qui sert dans les césures, comme trait d’union ou pour séparer les intervalles (2000 - 2010 par exemple) et qui s’écrit « - » (le signe moins de ton clavier numérique). Le tiret moyen (demi-cadratin) qui sert pour les énumérations, c’est également le signe moins des soustractions (5 – 3 = 2) et qui s’écrit « -- » (deux signes moins de ton clavier numérique accolés). Enfin le tiret long (cadratin) utilisé pour introduire les dialogues, ou pour remplacer les parenthèses qui s’écrit « --- » — trois signes moins de ton clavier numérique accolés —.
Je ne sais pas si tu auras besoin de manipuler beaucoup de chiffres et d’unités dans ton document, mais moi dans mes rapports archéologiques, j’en consomme énormément. Pour cela comme pour le reste il existe des règles typographiques. En français les décimales sont délimitées par une virgule (c’est un point en anglais). Les milliers sont séparés par une espace fine insécable (une virgule en anglais, décidément ces anglais ne font rien comme tout le monde !). Les chiffres sont séparés des unités également par une espace fine insécable. L’espace fine est deux fois plus petite que l’espace de la barre d’espace de ton clavier. Insécable signifie qu’elle ne peut être coupée en fin de ligne. Le nombre et les unités ne peuvent pas être sur deux lignes différentes. La commande \, permet de créer une espace fine insécable.
Dans la pratique je ne procède pas de cette façon pour écrire mes unités. Avec LATeX j’utilise le package numprint qui gère l’écriture des nombres. Les deux mesures de mon introduction peuvent s’écrire avec numprint : \np[m]{500} et \np[km]{1,5}, de cette façon je suis sûr que les normes typographiques françaises seront respectées.
Si tu dois écrire beaucoup de nombres, sous LaTeX il est préférable d’utiliser le package numprint (\usepackage{numprint}) qui associé à french produira la bonne typographie.
code | résultat |
---|---|
123456789 | 123456789 |
\numprint{123456789} | 123 456 789 |
\numprint{3,14159265358979323846} | 3,141 592 653 589 793 238 46 |
\numprint{12.34} | 12,34 |
En plus tu peux préciser les unités de cette façon :
Qui donnera 12,34 kg.
Si tu veux utiliser le raccourci \np{} au lieu de \numprint{}, il te faut charger le package de cette façon : \usepackage[np]{numprint}.
ConTeXt possède la commande \unit{ } mais sa francisation n’est pas faite donc j’utilise \,. Même pas, j’utilise l’espace fine insécable de mon clavier bépo (je te l’ai déjà dit que j’ai un clavier bépo ). Si tu veux utiliser \unit, je te montre comment le faire pour avoir un résultat conforme au français. Il faut modifier son comportement par défaut avec la commande suivante (à mettre dans preambuleRapport.tex) :
Voici quelque exemples :.
Tu ne peux pas mettre de blanc dans \unit (1 234 produira une erreur), tu dois mettre à la place des points (1.234 est bon)..
LATeX/ConTeXt composent le texte en suivant des règles typographiques précises dépendantes de la langue utilisée. Concernant les espaces voici quelques unes de ces règles : Les mots sont séparés par une espace et une seule. Donc tu peux toujours ajouter autant d’espace, de tabulation entre les mots, LATeX/ConTeXt les ignorent et n’en mettront qu’une seule. Pour illustrer le propos un extrait de « Les misérables » de Victor Hugo.
En typographie française, les paragraphes sont uniquement marqué par un passage à la ligne avec une indentation (un retrait) de la première ligne. Il n’y a pas de ligne blanche entre deux paragraphes. Avec LATeX/ConTeXt il y a deux manières de changer de paragraphe, ajouter une ligne blanche dans le source ou ajouter la commande \par.
Il faut lui en donner l’ordre par la commande \setupindenting[yes].
Comme toutes les commandes ConTeXt il y a plein d’options, je ne vais en commenter deux que l’on va utiliser dans notre rapport :
Le but de l’indentation et de bien visualiser le nouveau paragraphe, car je te le rappelle on ne met pas de ligne blanche entre deux paragraphes. Mettre une indentation au premier paragraphe d’une section est redondant, car le titre de la section marque déjà un nouveau paragraphe. Donc en général on n’indente pas ce premier paragraphe, c’est le rôle de next. small indique la taille de l’indentation, il y a d’autre valeurs, medium, big ou tu peux indiquer une valeur :
Moi pour changer de paragraphe, j’utilise la ligne blanche plus rapide à saisir (2 entrée) et plus visible dans le source
Des doubles \\ permettent de passer à la ligne sans changer de paragraphe aussi bien sous LATeX. que sous ConTeXt. Tu n’as donc pas de retrait de la première ligne.
Un retour de chariot (la touche Entrée de ton clavier) ne provoque pas de passage à la ligne dans ton document final, seule une ligne blanche le fait, donc deux retours de chariot
Le retour de chariot est interprété par LATeX/ConTeXt comme une espace.
De la même façon que même si tu mets 1, 2 ou 10 000 espaces LATeX/ConTeXt n’en voient qu’un seul, pas la peine de sauter plusieurs lignes pour «aérer» ton texte LATeX/ConTeXt n’en voit qu’une seule.
Terminons notre introduction.
ou
J'ai modifié les fichiers de préambule pour intégrer numprint dans LATeX :
Et pour ConTeXt la gestion des retraits de paragraphes et pour \unit: