CHAPITRE III

Ustensiles — Augettes, juchoirs, pondoirs, abreuvoirs.

Fleuron

AUGETTE

Je donne la figure d'une augette si simple, qu'il suffit de quatre bouts de planchettes pour la fabriquer : rien ne peut la faire basculer (fig. 13). Deux planchettes longues de 40 cm à 50 cm, larges de 10 cm, dont l'une est plus étroite que l'autre de l'équivalent de son épaisseur, sont clouées ensemble dans leur largeur ; la plus étroite sur la plus large, de manière à former avec elle un angle droit.

Pressoir.

Fig.13 — Augette découverte.

Deux autres planchettes, dont les proportions sont indiquées au dessin de la coupe (fig. 14), sont clouées sur les bouts des premières avec des pointes fines et longues. Les angles supérieurs de ces deux planchettes, formant les extrémités, ainsi que toutes les arêtes de la mangeoire, sont fortement abattus, afin que les animaux ne puissent s'y blesser dans leur précipitation maladroite.

Pressoir.

Fig.14 — Coupe de l'augette découverte.

Voici une-forme d'augette presque aussi simple que celle que je viens de décrire ; certains éleveurs la préfèrent : elle a l'avantage d'abriter la nourriture contre la pluie et la neige, et de la préserver des piétinements des volailles (fig. 15).

Pressoir.

Fig.15 — Augette couverte.

Juchoir mobile à PIEDS

On peut employer deux sortes de juchoirs, mais toujours mobiles, afin de pouvoir plus facilement en dénicher les mites.

Le premier ressemble un peu à un banc (fig. 16), et ne tient par aucun endroit au poulailler. Il est fait de sept morceaux de bois rustiquement taillés, mais blanchis au rabot ; les trous et les joints sont mastiqués, et le tout est peint d'une épaisse couche de couleur, afin qu'aucune retraite ne puisse receler les mites. Tout est cloué sans tenons ni mortaises, et l'on donne la longueur qu'on désire. Le dessus, qui est le juchoir proprement dit, est trèsépais pour n'être pas flexible ; il est large d'au moins 10 à 12 centimètres et complètement plat. Cette condition est indispensable pour toutes les volailles, mais principalement pour les grosses, dont le poids détermine une grande dépression du sternum lorsque le perchoir est étroit ou arrondi.

Pressoir.

Fig.16 — Juchoir mobile à pieds.

Le dessin suffit pour faire juger comment les pièces du juchoir sont agencées. Toutes les arêtes sont abattues, et les cornes des pieds sont enlevées en pente, afin que les poules n'aillent pas s'y percher. La hauteur du juchoir ne doit pas dépasser 40 centimètres, surtout pour les grosses poules, dont on perd un grand nombre des suites de chutes amenées dans leurs querelles ou dans leurs frayeurs, quand les perchoirs sont trop élevés.

Parmi les avantages de ce perchoir mobile, il faut compter ceux de pouvoir être facilement doublé, si on a momentanément plus de poules qu'à l'ordinaire dans un poulailler, de pouvoir être retiré pour les nettoyages, de pouvoir être mis à la place qu'on aura reconnue préférable, etc.

Juchoir MOBILE à TASSEAUX

Le second perchoir est une simple barre de bois plate, épaisse, large de 10 à 12 centimètres, à arêtes abattues, de la longueur du poulailler, dont les bouts sont bien équarris, qu'on place dans deux petits tasseaux scellés ou vissés dan.» les murs, l'un d'un côté, l'autre de l'autre côté du poulailler.

Pressoir.

Fig.17 — Tasseau d'un juchoir mobile à tasseaux.

Le tasseau (fig. 17) qui reçoit le bout du juchoir est fait en bois dur, et les interstices qui le séparent du mur, qu les trous qui se trouvent sur lui-même, sont mastiqués avec soin, et le tout est peint d'une épaisse couche de couleur, afin de boucher toutes les retraites des mites.

Ce perchoir, qui est fort simple, se retire et se replace facilement ; mais il faut toujours le replacer au même endroit. Il faut qu'il ne ballotte pas, afin que les poules y trouvent une position assurée et tranquille pour le sommeil ; on doit le disposer à 40 centimètres du sol.

PONDOIR

Le pondoir a subi mille transformations depuis qu'il a des poulaillers ; mais le seul simple, bon marché, commode à placer, où la poule se trouve le plus à l'aise, est le pondoir en osier. On le trouve à peu près chez tous les vanniers, dans tous les pays ; et d'ailleurs la figure que j'en donne mettra tous ceux qui manient l'osier à même d'en faire de semblables. Il est construit en forme (fig. 18) d'une demi-coque d’œuf coupée par un bout, dont les deux seuls angles sont retenus par une tringle de bois qui sert à l'accrocher au mur, au moyen de deux clous à crochet à tête ronde, afin que les poules ne puissent s'y blesser.

Pressoir.

Fig.18 — Pondoir.

Voici les proportions du pondoir : largeur, 30 centimètres ; longueur d'avant en arrière, 35 centimètres ; profondeur, 20 centimètres. On ménage à chaque bout du morceau de bois qui supporte le pondoir un petit renflement pour que les anneaux de l'osier ne s'échappent pas. Ce support a 38 centimètres de longueur.

II faut que les clous à crochet soient serrés suffisamment pour que le panier reste immobile, mais pas assez pour qu'on ne puisse le retirer, afin de le passer de temps en temps à l'eau bouillante pour détruire la vermine qui pourrait s'y mettre. On doit y placer une petite couche de paille brisée, renouvelée toutes les semaines. Les clous doivent être placés tout au plus à 40 centimètres du sol.

ABREUVOIRS

Les abreuvoirs sont importants, parce qu'il faut que les poules ne manquent jamais d'eau. Il y a un abreuvoir siphoïde en zinc' où l'eau reste propre, parce qu'elle vient remplacer, au fur et à mesure qu'elle est bue, l'eau qui est dans le petit récipient demi-circulaire soudé au bas de l'abreuvoir (fig. 19). Ceux quine peuvent ou ne veulent pas se procurer de ces abreuvoirs doivent en avoir en terre cuite, de forme carrée ou ronde, mais à bords plats (fig. 20 et 21).

Pressoir.

Fig.19 — Abreuvoir siphoïde
Quels que soient les abreuvoirs qu'où adopte, ils doivent toujours être placés à l'ombre et entretenus d'eau fraîche. D'habitude, on met de l'eau deux fois par jour en été, et une fois le matin dans les temps frais. On rentre, l'hiver, les pots dans le poulailler, quand il fait grand froid, pour qu'ils ne soient pas cassés par la gelée. Ils doivent toujours être placés, ainsi que les mangeoires, dans des endroits où les animaux ne passent pas continuellement, parce qu'ils piétineraient dans l'eau, se mouilleraient les pattes à chaque instant et rendraient le terrain environnant gâcheux.

Pressoir.

Fig.20 — Abreuvoir en terre cuite de forme carrée.

Pressoir.

Fig.21 — Abreuvoir en terre cuite de forme ronde.