Les insectes qui nuisent aux arbres appartiennent à des espèces presque innombrables. Ce sont des ennemis qui nous environnent de toutes parts, sans que nous sachions, en quelque sorte, d’où ils viennent ni où ils vont ; très souvent même nous ne nous apercevons de leur présence que par les ravages qu’ils ont causés. J’ai cherché dans les différents auteurs qui ont traité ce sujet les moyens de nous préserver d’une telle calamité ; ceux que j ’ai trouvés sont peu nombreux et bien impuissants en face d ’un mal qui prend souvent d’immenses proportions. Mais ce qu ’il y a de pire, c’est que nous faisons une guerre acharnée à des auxiliaires qui pourraient nous débarrasser de cette foule rongeante, dont les retraites échappent si souvent à nos regards. En effet, les petits oiseaux que nous poursuivons impitoyablement, auxquels nous tendons des pièges, dont nos enfants détruisent la progéniture, les petits oiseaux, dis-je, vivent en grande partie d’insectes, et ils en font disparaître une grande quantité. Si donc nous détruisons les oiseaux, nous devrons subir la peine de notre imprévoyance, et voir nos arbres dévorés par les chenilles, ou il nous faudra prendre beaucoup de soins et de peines pour les en préserver et pour réparer autant que possible les ravages causés par les insectes. À noter que depuis que ceci a été écrit l’administration supérieure a interdit la destruction des oiseaux insectivores. Il est à désirer qu’elle continue à les protéger. Latreille , savant entomologiste, a fait une nomenclature aussi complète qu ’on puisse la désirer des insectes les plus nuisibles aux arbres.
Cet insecte est connu sous les noms vulgaires de vendangeur et d’écrivain. Il se montre peu de temps après la sortie des feuilles qu’il ronge ; il coupe aussi les bourgeons, et sa larve s’introduit dans les raisins à l’époque de leur maturité. On ne connaît, dit-on, aucun moyen de le détruire, parce qu’au plus léger contact il se détache des feuilles, tombe et disparaît ; rien ne révèle alors son existence que les dégâts qu’il commet de nouveau. Ce que l’on pourrait faire, ce serait de ne toucher aux feuilles et aux grappes où il fait sa demeure, qu’après avoir placé en dessous un vase qui le recevrait.
C’est cet insecte dont la larve creuse des galeries sous l’épiderme de l’écorce. On ouvre ces galeries pour détruire les larves.
Ce sont ces papillons nocturnes qui roulent les feuilles en forme de cigares, pour y faire éclore leurs œufs. Les feuilles tordues doivent être arrachées et brûlées
Ils s’attachent aux jeunes branches et, sans changer de place, ils en rongent l’écorce et pompent la sève au passage. Ils sont très nuisibles ; on en purge l’écorce en la raclant avec un couteau de bois.
Ils donnent deux espèces de chenilles. Ces insectes se construisent des nids, qu’ils agrandissent en croissant, et qu’il faut détruire au moment où les chenilles y sont retirées.
Les espèces qui vivent sur les arbres fruitiers ne sont pas très nombreuses ; les principales sont la commune ou la chrysorrhée et la livrée. Elles dévorent les feuilles des arbres, qu’elles dépouillent souvent complètement, et nuisent ainsi à leurs produits. Tant qu’elles sont jeunes, elles vivent en société et se transportent d’un endroit à un autre ; parvenues aux trois quarts de leur grosseur, elles se dispersent : c’est donc avant leur séparation qu’on peut espérer les détruire le plus facilement.
On les enlève à l’échenilloir : on coupe à l’aide de cet instrument les nids, qui sont toujours placés à l’extrémité des branches, et on les brûle. À mesure que les chenilles éclosent, elles se réunissent par groupes qu’on écrase le matin ; une aspersion d’eau de savon, et principalement de savon vert, les tue immédiatement. L’huile, et surtout l’huile de noix, donne le même résultat. Leurs œufs forment souvent autour des branches des bagues qu’on a soin d’enlever l’hiver avant l’éclosion.
On les rencontre dans les lieux frais principalement, où ils se réunissent pendant le jour sous les pierres, les écorces d’arbres, etc. ; ils font grand tort aux fruits, qu’ils entament avec avidité. On leur donne la chasse sous leurs abris, ou, ce qui est mieux, on leur offre des abris préparés : tels que des feuilles d’arbres, de petits coussins ou bandes de laine mis autour de l’arbre, des liens de paille, etc., où l’on peut alors les détruire en masse.
Ces petits insectes, trop connus, causent des dommages notables par leur effrayante multiplicité ; ils attaquent l’extrémité des bourgeons et les feuilles au point de suspendre ou d’entraver fortement la végétation des parties qu’ils recouvrent.
Ce qui réussit le mieux contre eux, et l’on peut dire infailliblement, ce sont les fumigations de tabac ou des aspersions faites avec des décoctions de cette plante ; après les fumigations il est nécessaire de seringuer les feuilles avec une pompe, afin d’en détacher ceux qui ne seraient pas complètement asphyxiés mais seulement engourdis ; une fois par terre, ils périssent. L’eau de tabac sera préparée à l’avance et épaisse, afin d’avoir plus de force ; si l’on n’a qu’un petit nombre de branches à débarrasser, on les immerge dans un vase rempli de cette eau. L’eau de savon vert, dans les proportions de 75 à 100 grammes pour 10 litres d’eau, donne aussi un moyen de destruction efficace.
Le puceron lanigère est particulier au pommier, qu’il fait périr promptement. Il cause des exostoses sur lesquelles il vit ; il s’introduit sous l’écorce, et quelquefois, dans les hivers rigoureux, une partie se cache en terre autour du collet de la racine. Quand on veut le combattre, il faut déchausser l’arbre pour l’atteindre partout où il se trouve, car il remonte au printemps. Il est recouvert d’un duvet laineux qui le fait facilement reconnaître. Parmi les nombreux moyens proposés pour détruire le puceron lanigère, aucun ne nous a procuré de bons résultats. Nous en employons un dont nous avons toujours eu lieu d’être satisfait : il s’agit simplement de l’eau chaude. On place dans le jardin, sur un trépied, une chaudière de fonte pleine d’eau. On allume du feu dessous ; dès que l’eau commence à frémir, avant par conséquent qu’elle soit entièrement bouillante, on en imbibe l’arbre à l’aide d’une petite éponge fixée à un petit bâton. On presse l’éponge sur l’arbre en donnant de légers coups, de manière à bien faire pénétrer l’eau dans toutes les fissures et les parties d’exostoses occasionnées par les pucerons. Une simple aspersion ne suffirait pas, car le duvet qui couvre l’insecte le protège contre l’action de l’eau. Quelques-uns échappent à la première opération et multiplient rapidement la race. Il faut la répéter deux ou trois fois pour se délivrer du fléau, et le faire disparaître pour plusieurs années.
On pratique cette sorte d’échaudage sans inconvénient pour les pommiers à toutes les époques de l’année, excepté au moment de la floraison ; il est cependant préférable de ne pas attendre la sortie des bourgeons ; l’opération n’en est que plus facile et plus complète. L’essence de térébenthine, l’huile de lin, l’acide sulfurique, 50 grammes pour un litre d’eau, etc., réussissent moins bien ; on lave les branches avec une brosse ou un pinceau. L’eau ordinaire à laquelle on ajoute un dixième d’alcool produit de bons effets et est d’un usage moins dangereux que les substances dont nous venons de parler.
Ceci étant dit, quand on n’y éprouve pas trop de répugnance, le meilleur de les détruire est encore de les écraser avec les doigts.
C’est un insecte qui s’attache aux branches en couches tellement continues, que les fonctions de l’arbre sont gênées et qu’il devient languissant. On le fait tomber en frottant les branches avec une brosse rude ou un instrument à tranchant émoussé. On les lave ensuite avec une décoction de tabac ou une solution de savon noir, et on les chaule.
Il se rencontre principalement sur le poirier, dont il attaque les feuilles, ce qui nuit aux fruits et à la santé de l’arbre. L’eau vinaigrée et les fumigations de tabac réussissent bien contre lui. Quand on veut enfumer un arbre en plein air, s’il n’est pas trop élevé ou s’il est en espalier, on le couvre d’une toile préalablement mouillée, et l’on produit de la fumée de tabac dessous en très grande abondance, par le moyen d’un réchaud ; on maintient la toile pendant un quart d’heure environ : l’étouffement doit alors être complet. On donne un fort bassinage à l’eau fraîche, il rafraîchit les feuilles et fait tomber à terre les insectes qui ne seraient qu’engourdis. Il vaut mieux se servir d’eau de tabac, dont l’emploi est plus prompt, plus économique, plus commode et tout aussi efficace. Voici comment on prépare cette eau. On met infuser à froid pendant quarante-huit heures environ dans 100 litres d’eau 2 kilogrammes de nervures de tabac, provenant des déchets de fabrication de tabac à fumer. Au bout du temps indiqué, l’eau est bonne à être employée.
On la lance sur les poiriers à l’aide d’une seringue à l’usage des serres, en prenant la précaution essentielle de jeter l’eau en faisant un mouvement de bas en haut, de manière à mouiller la face inférieure des feuilles où se tient le tigre, sans cela la face supérieure seule des feuilles serait mouillée et les insectes ne seraient pas tués. On recommence l’opération à quatre ou cinq jours d’intervalle, pour atteindre ceux qui auraient échappé à une première aspersion, et les arbres en sont débarrassés pour un temps assez long. On peut également préparer cette eau avec le tabac à fumer ordinaire.
Ils nuisent aux arbres en mangeant leurs feuilles ; on les cherche pour les dé- truire, mais c’est surtout la larve qui est à redouter. Il faudrait, pour en diminuer le nombre, que les propriétaires de jardins secouassent les arbres, pour en faire tomber ces insectes, qui seraient ensuite brûlés ou noyés. Les racines d’un grand nombre de plantes potagères et autres échapperaient alors aux ravages causés par le ver blanc, qui n’est autre chose que la larve du hanneton.
C’est la larve du hanneton. Elle produit de grands ravages sur les jeunes plants, dans les pépinières et sur tous les arbres même âgés, en mangeant leurs racines tout autour du collet : l’arbre périt. On ne s’aperçoit de leur présence que lorsque le mal est fait. Il n’y a pas de moyens efficaces pour détruire le ver blanc ; il faut diminuer autant que possible les hannetons avant la ponte, creuser au pied des arbres quand on y soupçonne des larves, et les détruire. On plante aussi des salades et des fraisiers, dont ils préfèrent les racines ; alors on les trouve autour de ces plantes. La taupe est un de leurs grands ennemis. Les cendres de houille et de tourbe paraissent avoir contre eux une certaine efficacité.
C’est une sorte de charançon qui coupe le bourgeon lorsqu’il n’a encore que quelques centimètres de long, ou qui mange les yeux des greffes au moment où ils vont se développer. Quand un bourgeon a été piqué et coupé, ou seulement piqué, ce que l’on reconnaît facilement, car l’extrémité se flétrit de suite, il faut le pincer ou le tailler au-dessous des piqûres ; alors l’œil supérieur repart et continue le rameau d’élongation, qui cependant se trouve retardé et moins vigoureux. Le charançon satiné vert, vulgairement appelé lisette, tord les feuilles, comme les pyrales. Vers le mois de juin, il pique le pétiole de la feuille, puis il roule celle-ci sur elle-mème et y dépose ses œufs, lesquels éclosent au bout de quinze jours, donnant naissance à des larves d’un blanc glabre, sans pied et à tête jaune, qui rongent la verdure. Il faut brûler les feuilles roulées.
La lisette fait des ravages très considérables dans les pépinières et nuit aux jeunes arbres. Pour en préserver les greffes, on les enveloppe d’un sac de papier assez grand, que l’on enlève lorsque les bourgeons sont suffisamment poussés : ils sont alors moins attaquables. Les lotions d’eau de tabac paraissent éloigner ces insectes.
La grise est un petit insecte du genre Acarus, qui se met fréquemment sur les feuilles du pêcher, et en telle quantité, qu’elles prennent une teinte grisâtre ; il nuit à l’arbre en empêchant les feuilles de remplir leurs fonctions. On peut le détruire par des bassinages répétés, l’humidité lui étant contraire ; les fumigations de tabac le font également périr. La fleur de soufre paraît lui être contraire.
Elles attaquent le fruit à mesure qu’il mûrit et choisissent le meilleur ; elles sont surtout très friandes de raisin. Il est bon de laisser sur l’arbre les fruits qu’elles ont attaqués, afin qu’elles les achèvent ; on gagne ainsi que pendant ce temps elles respectent les autres. On détruit les guêpiers en y versant de l eau bouillante, ou en y introduisant un linge soufré auquel on met le feu : les vapeurs de soufre étouffent tout l’essaim ; on n’opère que la nuit, lorsqu’elles sont rentrées. Les bouteilles d’eau miellée, à laquelle on peut ajouter, sans que cela soit indispensable, de l’arsenic gris, et qu’on ne remplit qu’aux deux tiers, font périr un grand nombre de guêpes.
Elles causent du tort aux arbres en attaquant les bourgeons et les fruits ; mais leurs dégâts sont peu considérables. On connaît peu de moyens de les détruire : l’eau miellée, dans de petites bouteilles que l’on attache à l’arbre ou au treillage, est le plus employé ; l’huile de poisson les éloigne, mais ne les détruit point. Quand on rencontre une fourmilière, on la flambe ou on l’échaude à l’eau bouillante, ou mieux on jette dessus une poignée de bon guano. Cet engrais paraît bien détruire non seulement les fourmis, mais encore leurs œufs.
Ces insectes attaquent les jeunes pousses et les fruits un peu avant leur maturité. Comme ils ne voyagent que la nuit ou par un temps humide, on leur donne la chasse le matin et le soir ; la chaux vive en poudre, la cendre, la sciure de bois et le sel répandus sur leur route les arrêtent, et, s’attachant à leur corps, les font périr. On renouvellera ces substances assez souvent et indispensablement après la pluie.
Comme je l’ai déjà dit, nos efforts sont impuissants contre ces myriades d’ennemis ; mais Dieu se plaît souvent à mettre le remède à côté du mal ; il a donc créé de nombreuses espèces d’oiseaux, qui font aux insectes une guerre incessante. Ces légions ailées parcourent les airs en tous sens, explorent chaque rameau, chaque feuille et chaque fleur, auscultent tous les arbres, et de leurs yeux perçants découvrent nos ennemis avant que nous puissions soupçonner leur existence. Les hirondelles, les rossignols, les fauvettes, les grimpereaux, les hoche queue, les rouges-gorges, les rouges-queues, les bergeronnettes, les martinets et les engoulevents vivent tous exclusivement d’insectes et en détruisent des millions. Le merle, le roitelet, la mésange et le pic retournent les feuilles où sont cachées les chenilles, savent découvrir les œufs et les larves enfoncés sous les vieilles écorces, et débarrassent les jeunes rameaux des œufs qui les entourent. Le moineau, le geai, la caille et la perdrix nous mangent, il est vrai, quelques grains de blé ; mais ils nous en conservent beaucoup plus, en détruisant une grande quantité d’insectes.
Le grimpereau et la fauvette d’hiver détruisent les cloportes et les femelles de guêpes réfugiées dans les racines des arbres.
La chauve-souris vit de hannetons et de papillons de nuit.
La taupe ne se nourrit que de bombyx ou vers de terre, de larves de hannetons et de courtilières.
La grenouille et le crapaud détruisent un grand nombre de limaces et d’escar- gots, surtout le crapaud, ce qui lui a donné droit de cité en Angleterre.
Les échneumonides, espèces de mouches, déposent leurs œufs dans le corps des chenilles, etc.
Il est, pour finir sur liste, des insectes qui nous rendent service en détruisant les autres : les demoiselles, en font disparaître un grand nombre ; les coccinelles, connues sous les noms de bêtes à Dieu, vaches à Dieu, bêtes de la Vierge, ne se nour- rissent que de pucerons. Les cicindèles sont très voraces, et font continuellement la guerre aux autres insectes.
Enfin, pour ne pas se limiter aux problèmes posés par les insectes, on notera qu’il y a également des animaux qui éliminent les autres animaux nuisibles aux arbres.
Le hibou, le chat-huant et la chouette, oiseaux de nuit, font la guerre aux rats, aux souris et aux mulots, et s’ils attaquent parfois nos volailles, ils méritent cepen- dant que nous leur fassions grâce, comme nous faisons grâce aux chats qui nous volent si fréquemment.
La couleuvre mange les rats, les souris et les mulots.
Bon, et donc, comme on vient de l’évoquer, les insectes ne sont pas les seuls animaux qui nuisent aux arbres.
Le nombre des oiseaux qui attaquent le fruit est si grand, que je crois inutile de faire leur nomenclature. L’importance des dégâts qu’ils commettent n’est mal- heureusement que trop connue. Les tenir à distance n’est pas chose facile. On a employé toutes sortes d’épouvantails auxquels ils s’accoutument bien vite. Les coups de fusil, les filets, les toiles, sont bons, mais ont l’inconvénient, les uns de coûter cher, de prendre beaucoup de temps, les autres d’empêcher ou de retarder la maturité des fruits. D’ailleurs ces moyens ne sont vraiment praticables que pour les espaliers ; les hautes tiges ne peuvent être préservées qu’imparfaitement.
Un autre procédé qui réussit assez bien, c’est l’emploi de petits miroirs à deux faces que l’on place au-dessus ou en avant des arbres que l’on veut préserver. On les attache par une ficelle longue, de manière qu’ils flottent au moindre vent. La ficelle est liée à une petite baguette flexible que l’on fixe par son extrémité opposée, soit aux branches des plein-vent, soit au treillage des espaliers. Il faut avoir soin que ces miroirs restent suspendus à quelques centimètres au-dessus et en avant des feuilles, pour que la lumière frappe sur eux vivement et le plus longtemps possible. Les reflets de la lumière toujours vacillante et brusque effrayent les oiseaux et les détournent sinon complètement, du moins pendant un certain temps, et les
rendent dans tous les cas plus craintifs, et servent à diminuer ainsi les dégâts qu’ils occasionneraient.
Les animaux de cette catégorie causent de grands ravages dans les jardins, surtout les loirs, ou plutôt les lérots, qui en sont une espèce ; ils attaquent les semis, les fruits, etc. Nous n’indiquerons pas les divers pièges usités pour les détruire, on les trouve partout ; mais nous conseillerons les assommoirs et les appâts empoison- nés, comme plus certains et plus expéditifs. La noix vomique, l’arsenic, sont des substances qu’il est difficile de se procurer et d’un emploi dangereux ; la chaux ou le plâtre mêlés à de la farine réussissent bien ; mais on peut se servir de préférence de la pâte phosphorée, qui produit le même effet. On l’étend sur du pain que l’on coupe en petits morceaux, en ayant la précaution de ne pas les prendre à la main : on a remarqué que lorsque la main y a touché, ces animaux les laissent de côté.
Les taupes, en creusant leurs galeries souterraines, coupent les racines des jeunes arbres, et font dans les pépinières des ravages assez considérables. Une des meilleures manières de les prendre est de se servir d’un piège spécial, dit piège à taupes. On en pose deux au même endroit, mais dirigés en sens inverse. On doit les visiter tous les jours et les replacer tant qu’on s’aperçoit de la présence des animaux, afin d’éviter leur propagation.
Les mollusques, qui comprennent les escargots et les limaces, font de grands ravages dans les jardins : quand le temps est humide, ils montent sur les arbres, mangent les feuilles et couvrent de bave les fleurs, qu’ils empêchent ainsi d’éclore et de fructifier. Il faut leur faire la chasse soir et matin et dans les jours pluvieux.
Pour ma part les animaux qui m’ont causé le plus de tord sont les chevreuils car ils ont la fâcheuse tendance à manger l’écorce des jeunes arbres. Sur certains de mes terrains, jusqu’à 50% des arbres ont été tués par des chevreuils, donc c’est énorme.
Pour protéger les arbres des chevreuils la méthode qui marche bien c’est de mettre du grillage autour du tronc de l’arbre, ça suffit généralement à garder ces mangeurs d’écorce à distance. À noter que c’est une question sur laquelle j’ai pas mal échangé avec Damien Dekarz qui, lui, n’a pas été confronté à ce problème. Après avoir comparé nos sites et nos méthodes respectives nous en sommes arrivés à la conclusion que la présence d’équidés sur le terrain de Damien pourrait avoir joué un rôle dans la préservation de ces arbres. Il semblerait en effet que les chevreuils ne restent pas manger là où les ânes et le cheval de Damien pâturent, ces animaux préserveraient donc des dégâts causés par les chevreuils.