Foret alimentaire

Exemple de vergers conduits en étages de végétations superposées

Le principe de base est que les plantes d’une même espèce se concurrencent davantage.

On a donc intérêt à les espacer davantage, et a les intercaler d’autres espèces.

Étage hauts :

EspècesHauteurs
Sorbier domestique ou Cormier10 à 15 m
Cerisier, Merisier (guigne, bigarreaux) Porte greffe de guigne, de bigarreau15 à 17 m

Étages moyens

EspècesHauteurs
Pommiers et Poiriers 8 à 10 m
Kakis8 m
Cerisiers « anglais »12 m
Pruniers « européens » sur franc ou myrobolan 5 à 6 m
Jujubiers

Étage inférieurs

EspècesHauteurs
Néflier d’Europe3 à 5 m
Cornouiller « mâle » 2 à 3 m max (1 à 2 m en général)
Groseilliers rouges
Groseilliers noirs (cassis) sols calcaires
Groseilliers épineux (à maquereau)
Myrtilles en sols acides
Framboisiers

En couverture du sol

EspècesHauteurs
Les fraisiers
Melons (là où le sol est bien éclairé)
Des légumes d’ombre (?)
Du trèfle blanc ou violet
Des vesces, du mélilot, etc.

Plantes grimpantes

EspècesHauteurs
La vigne grimpante : en hauteur elle serait davantage à l’abri des gelées.
Les ronces à mûres, à faire grimper le long des pruniers (avec taille)
Les Kiwis (actinidia)
Les chayottes
Potimarrons, etc.

Les plantes à petit fruits (baies)

En particulier les fraisiers, les framboisiers, les myrtilles, les groseilliers et les néfliers, cornouillers, nous viennent à l’origine des sous-bois de la forêt ou de sa lisière, et préfèrent donc une situation demie ombragée.

LE COUVERT D’UN VERGER D’ARBRES FRUITIERs, où les arbres sont plus espacés que dans la forêt, leur conviendra parfaitement.

À ce sujet, des espèces telles le néflier, et surtout les myrtilles, cornouillers sont des excellentes cultures de sous-bois, par leur petite taille et surtout par leurs très faibles exigences en lumière.

Les cornouillers « mâles » sont les moins exigeants en lumière et donnent des fruits plus intéressants que ceux du cornouiller sanguin.

N.B : les CORMES (Sorbier domestique) et les baies des CORNOUILLES (cornouillers « mâle ») étaient cultivées et consommées en quantité considérables dans les sites néolithiques, où on en a retrouvé des amas énormes... Leur ramassage est resté important en Suisse et en Lorraine jusqu’au 18e siècle, avec celui des merises et des noisettes.

LES ESPECES DE FRUITS A NOYAUX

Même de petites tailles, abricotiers, pêchers, prunier, brugnons sont très exigeantes en lumière : elles ne supporteront que le couvert très léger des cormiers et on les exposera de préférence au sud, sud-ouest, de même que les jujubiers et les kakis.

LES FRUITS A PÉPINS

Pommiers, poiriers, préfèrent la fraîcheur et une exposition légèrement ombragée : on les placera « sous couvert » des merisiers, et de préférence en exposition Sud-Est.

SUR VERSANT SUD-OUEST

En secteur bien ensoleillé, les melons, les pruniers, les ronces, la vigne.

Sous couvert de cormiers : les jujubiers, les kakis, les cassis.

Bien à l’ombre : les cornouillers.

SUR VERSANT SUD-EST

En secteur plus frais, les pommiers et poiriers « sous couvert » des merisiers.

Les néfliers sous les pommiers et poiriers, puis les cornouillers, les framboisiers, les fraises.

Dans les Cévennes

L’association : Châtaigniers + Noyers + Cormiers + Noisetiers + Néfliers d’Europe + Myrtilles + Framboisiers + Fraises (+ Cornouillers) peut être très rentable (en zone 3).

Les plantes de même espèce doivent être plantés à grand écartement

Pour éviter les problèmes de concurrence, des maladies, et ne pas à avoir à tailler les arbres.

Le prunier d’Agen par exemple doit être espacé au moins de 7x7 m, même davantage, à cause de ses racines traçantes, quitte à devoir effectuer des cultures intercalaires.

La garrigue

C’est l’arbre qui répond le mieux à la vocation agronomique du terrain : Par la puissance de son enracinement, et qui peut aller jusqu’à plusieurs mètres sous terre, il est capable de supporter les sécheresses les plus rudes. Nous en voulons pour preuve que les arbres fruitiers de la forêt Sfaxienne, où les oliviers battent de loin les records mondiaux de la production par arbre, avec des précipitations moyennes d’un peu moins de 200 mm/an, et où les figuiers, chétifs, mais bon producteurs, donnent jusqu’à 100 kg de figues/arbres.

L’arbre, en raison de son volume et de son réseau racinaire beaucoup plus important que les plantes herbacées, est capable de faire davantage de réserves donc de mieux supporter la sécheresse. Le volume de mycélium (champignon vivant en symbiose avec l’arbre) est donc lui aussi plus important : les champignons ont des aquasporines dont la capacité en rétention d’eau est tout à fait unique dans le monde vivant.

Les arbres notamment ceux à racines puissantes tels le chêne, retiennent la terre des versants, freinent le ruissellement, tout en favorisant une meilleure économie de l’eau, et par là même une production de biomasse plus importante.

Après le dessèchement de l’herbe qui intervient fin Juin, (en année sèche), les chênes peuvent puiser de l’eau dans les calcaires fissurés jusqu’à plus de 5 m de profondeur, ce qui leur permet de rester vert pendant tout l’été. De surcroît, la végétation herbacée qui pousse sous le couvert de ce parc arboré se dessèche moins vite en été car elle est protégée par l’ombrage léger des ESSENCES SOCIABLES : CHÊNES, BOULEAUX, FÉVIERS. C’est ainsi qu’un parc arboré d’arbres fourragers améliore l’état des pacages, tant au niveau quantitatif que dans sa composition floristique.

Ainsi par exemple dans les Grandes Causses, les pelouses sèches de fétuque (festuca duriuscule), fort peu appétences) évoluent lentement vers les pelouses mésophiles de Brome érigés (bromus erectus) lorsqu’elles se trouvent sous le couvert de chênes pubescents.

Tandis qu’en Corse, dans la vallée du Golo, le rga (ray grass anglais) apparaît très rapidement sous le couvert des chênes verts.

Le développement d’espèces spontanées, à exigences en eau supérieures à celles des espèces préexistantes, démontre l’effet largement bénéfique du parc arboré sur l’économie de l’eau.

On constate également les mêmes résultats en Sardaigne, sur des parcours plantés en diverses espèces de chênes (liège, verts, pubescents ou blancs). D’ailleurs, dans ces régions sèches, il arrive que les fourrages ligneux constituent jusqu’à 40 % du bol alimentaire des brebis.

Dans les garrigues de région de Montpellier, les calcaires fissurés par les racines profondes des chênes (kermès, verts, blancs) ont des bonnes réserves d’eau, jusqu’à plus de 5 m de profondeur, avec une capacité en eau utile de l’ordre de 170 mm à 500 mm (mesurée fin Juin).

COLLINES

Versants

SUD-OUEST ET SUD

(Le plus chaud et le plus sec, peu favorable à la croissance des herbes et des adventices) Orge (céréale précoce résistante à l’échaudage mais moins concurrentielle vis-à-vis des adventices que les autres céréales) + minette + féviers + cytises.

Sainfoin, mélilot, pruniers d’ente, jujubiers, prunes cerises, vigne, figues ( ?), féviers, ronces à mûres, quelques abricotiers, kaki (plaqueminier).

SUD-EST ET OUEST

Pommiers, pruniers, cerisiers, noyers, sorbiers, cornouillers, cassis (sous couvert), etc.

Cerises, gignes, bigarreaux.

Sur les pentes les moins raides : blé + trèfle blanc + féviers.

Luzerne, vesces, millet.

EST

Noisetiers, pruniers (Reine Claude), cerisiers anglais, pommiers, quelques poiriers, néfliers, framboisiers (sous couvert) avoine + trèfle blanc.

Prairies à flore variée (+ féviers ?).

NORD-EST, NORD-OUEST ET NORD

Forêts, prés-bois, pâtures d’estive.