Gestion rationnelle localisée des arbres fruitiers

Une bonne gestion rationnelle et géonomique fait choisir la place des fruitiers sur les VERSANTS des COLLINES, réservant les céréales sur les terres de moyenne hauteur et les prairies vers le bas, dès qu’il s’agit d’un terroir vallonné.

Actuellement, pour des raisons de rentabilité-mécanisation, les arbres fruitiers se trouvent dans les vallées et si les récoltes sont abondantes, on ne peut pas mettre en avant les qualités gustatives et nutritionnelles de ces récoltes !

Or l’alimentation carbonée des arbres dépend de la photosynthèse, cette dernière nécessitant une bonne insolation : sur les versants des collines, l’insolation est évidemment mieux assurée que dans les vallées.

QUELQUES ASPECTS CRITIQUES DES PLANTATIONS DE FRUITIERS DANS LES VALLÉES

Outre l’insolation, l’intensité lumineuse réduisant la nutrition carbonée possible sur les collines, la conséquence en est aussi une moins grande résistance aux maladies car la croissance et la force des arbres dépendent de cette photosynthèse solaire.

De surcroît, les racines dans leur croissance dépendent également de cette nutrition carbonée, moindre dans les vallées, mais aussi, l’eau surabondante, de par l’insuffisance d’insolation, provoque un enracinement peu profond ; ce qui a pour conséquence une mauvaise nutrition des racines en oligo-éléments, ceux-ci se trouvant plus profondément dans le sol. Cette malnutrition des racines provoque un blocage de leur croissance et une exposition plus grande aux maladies. Dans les vallées, les risques de gelées sont aussi plus prononcés, l’air froid ayant tendance à descendre pour aller stagner dans les vallées.

Erreurs pourtant fréquemment commises pour les amandiers, abricotiers, vignes, qui sont exposés à des situations de gel, de perte de qualité. Cette situation peut aussi rendre obligatoire la taille des arbres : les sols inondés, en interdisant le développement de l’enracinement, rend nécessaire la taille pour réguler les proportions nécessaires entre les parties aériennes et les parties souterraines des arbres, les arbres se trouvent ainsi réduit dans leur capacité optimale.

Les sols secs sont nuisibles à de nombreuses espèces, en particulier aux poiriers, aux pommiers et aux néfliers.

Les sols calcaires chlorosent les poiriers greffés sur arbustes de la famille des rosacées. Par contre, les pommiers, et surtout les cerisiers, les pruniers, les noyers y sont peu sensibles.

Les expositions chaudes et ensoleillées au Sud-Ouest ou le long des murs exposés au midi nuisent au poirier et au pommier. Par contre elles plaisent aux pêchers, à la vigne et aux amandiers.

Les arbres fruitiers de nos climats donnent en général leur plein rendement en situation légèrement ombragée, on peut les cultiver en demi-tige sous couvert de sorbiers domestiques.

CONCEPT DE GEONOMIE

Respecter les exigences pédoclimatiques de chaque espèce. Notamment au de vue température et humidité.

C’est ainsi que, par exemple, dans l’Ouest, Nord-Ouest de la France les régions les plus fraîches se prêtent particulièrement bien à la culture des fruits à pépins : pommes et poires.

Alors que le Sud-Ouest, le Languedoc, les vallées du Rhône, de la Garonne, les départements de l’Aude et des Pyrénées orientales conviennent essentiellement aux espèces à noyaux : pruniers et cerisiers.

Dans l’Aude, on est dans la zone des fruits à noyaux et non pas dans celle de la vigne.

De surcroît, dans une espèce donnée, chaque variété diffère également par son adaptation au climat : par exemple les variétés américaines de pommes semblent mieux réussir dans le Midi (Golden) que dans les autres régions de France, ou mieux encore sur les montagnes du Liban, (au-dessus de 900 m d’altitude).

La Reineforet-alimentaire-Claude est une variété de prune qui conviendra mieux à la Scandinavie, et le prunier d’Ente sur les terres argilo-calcaires du Lot et Garonne, et dans l’ex-Yougoslavie.

VIGNE, ARBRES FRUITIERS, plaines et coteaux

Tout comme la vigne, les arbres fruitiers tendent de plus en plus à abandonner les coteaux pour descendre dans les plaines, où les terres plus fertiles et les possibilités d’arrosage assurent, peut-être, des récoltes nettement plus abondantes, mais avec des qualités gustatives, des taux de sucre, et de vitamines diminués, à cause d’un ensoleillement moindre et du déficit de nutrition carbonée.

Sur les coteaux, et les versants des collines, l’inclinaison de la pente (exposée au Sud) fait que les rayons du soleil sont arrivent perpendiculairement sur la surface du sol ; d’où une plus forte intensité lumineuse par unité de surface. D’autant plus que l’hygrométrie est souvent plus faible qu’en fond de vallée.

De plus, les cimes des arbres, en s’étageant en gradins sur les versants, reçoivent chacune une dose optimale de lumière solaire, ce qui favorise un enracinement beaucoup plus puissant, grâce à l’excédent de nutrition carbonée.

Enfin, dans les vallées, surtout s’il s’agit de vallons resserrés, le risque de gels à la floraison apparaît. Chacun sait que l’air froid, plus lourd, descend, stagne et s’accumule de préférence dans les vallées. Bien sûr, les amandiers, les abricotiers, et la vigne à cause de floraison très précoce, doivent être exclus de ces situations gélives.

Surtout les amandiers qui fleurissent dès le début de février dans les plaines audoises.

N.B : dans la vallée de la Têt, on a eu tort de planter des vergers d’abricotiers, parfois trop en contrebas ; leur floraison peut se déclencher dès la fin février, début mars.

Les pruniers et les pommiers ont des floraisons demi-tardives à tardives et sont de ce fait plus résistants aux gelées printanières (tardives).

Notons aussi que bien souvent les terrains de plaine sont très favorables au développement de parasites, insecte et maladies, d’où des frais accrus de « défense sanitaire ».